Facteur d'échelle - Expériences de vol 4

Marie-Hélène Fournier

MHFournier

Biographie

Née en 1963, Marie-Hélène Fournier suit des études de piano et de composition aux conservatoires de Besançon, Boulogne-Billancourt, puis au Conservatoire de Paris.

Depuis 1983, son parcours est jalonné de rencontres avec des personnalités dans des domaines variés : musiciens, scientifiques, comédiens, dramaturges, artistes vidéo, sculpteurs parmi lesquels Claude Delangle, Guy Reibel, Serge Bertocchi, Jean-Pierre Drouet, Brigitte Sylvestre, Michel Vinaver, Georges Aperghis, Gaston Sylvestre (qui crée notamment Je suis un cerf-volant chinois, en 1998), Marcus Weiss, Michael Lonsdale, Robert Cahen, Sylvain Kassap, Guy Chouraqui, Hsiao Yin Wang (un des créateurs en 1998 à la Maison de Radio France de Promenade aléatoire discrète pour trois claviers-percussions), Francisco Ruiz De Infante, Denis Monfleur, Isabelle Van Grimde (chorégraphe qui collabore notamment en 2003 à Saetta, spectacle pour quatre danseurs, violoncelle et piano).

Depuis 1992, Marie-Hélène Fournier intervient régulièrement au sein des universités de Strasbourg II, Lyon II et Paris-Sud. Elle est régulièrement invitée dans des conservatoires de musique et à des stages nationaux ou internationaux pour faire part de son expérience.
Passionnée par la transmission de l’émotion et du savoir-faire, s’interrogeant sur le positionnement du compositeur dans son environnement, elle engage, depuis 1983, un travail d’écriture de répertoire s’adressant aussi bien aux musiciens professionnels qu’à des enfants (Mespl) ou des adultes ayant une pratique amateur, sans rupture de style et couvrant tous les registres de son vocabulaire : de la pièce de musique instrumentale « pure » (Maipour saxophone baryton et ensemble, 2000) aux aventures  « mixtes » mêlant sons acoustiques, sons électroniques et arts de la scène (Hippogriffe II pour bande et percussionniste-comédien, 1987), ou arts visuels (Facteur d’échelle, 2002, concept musique et vidéo avec l’artiste visuel Malte Martin).

Ayant développé un intérêt précoce pour la lutherie, Marie-Hélène Fournier explore des chemins en friche, autant dans les lutheries traditionnelles (instruments acoustiques) que dans le domaine des « nouvelles lutheries ». En 2006, elle écrit Absence de titre provisoire, une œuvre pour harpe bleue, marimba et support enregistré. Cette harpe, dotée d’un système d’amplification et donc d’une grande puissance, peut désormais dialoguer avec le marimba. Marie-Hélène Fournier ajoute ainsi à la gamme sonore de la harpe classique toutes les potentialités électroacoustiques du traitement et de la transformation du son en temps réel. Certaines de ses compositions sont le fruit d’une étroite collaboration avec des solistes et des facteurs d’instruments, notamment Corps noir convexe (2001), œuvre pour un saxophone contrebasse, le tubax, écrite pour Serge Bertocchi.

Sa musique est fondée sur une approche tactile du matériau musical, sur l’énergie du son et l’impact du geste. En creusant le rapport du corps et de l’instrument, elle met en jeu de nouvelles relations, geste-son ou geste-objet musical, relations qui prennent en compte les réflexes induits par l’apprentissage spécifique de chaque instrument.

Dans Mespl (1998), la prédominance est accordée à la voix-instrument, dans un registre ayant trait à l’éclat de l’émission vocale. Le jeu musical y est conditionné par le jeu du corps qui porte la voix au-delà d’elle-même. Marie-Hélène Fournier attache enfin une importance particulière à la psychologie de l’écoute, aux réalités de la perception qu’elle interroge directement dans son écriture.

© Comm'De Bien Entendu | Art Zoyd Studios | All rights reserved.