Biographie

Ulrich Krieger (né en 1962 à Fribourg) est un compositeur, interprète, improvisateur et musicien de rock expérimental allemand contemporain basé à Los Angeles. Le travail artistique de Krieger couvre un vaste domaine allant de la composition classique contemporaine et de l’improvisation libre à la fusion expérimentale avec la musique électronique, le rock, le métal et la noise. Son intérêt particulier réside dans l’exploration des limites physiques entre les sons produits acoustiques et électroniques. Dans sa musique et avec son instrument, le saxophone, il développe un style de jeu original qu’il appelle « l’électronique acoustique ». L’électronique acoustique consiste à utiliser des sons qui semblent électroniques mais qui sont en réalité produits par des instruments acoustiques. Son projet expérimental probablement le plus connu avec l’électronique acoustique est la transcription de l’opus Metal Machine Music de Lou Reed avec feedback de guitare, qu’il a réarrangé pour orchestre de chambre. Dans ses œuvres pour saxophone, Krieger utilise des techniques instrumentales étendues, des microsons, des manipulations électroniques et des retours contrôlés par le saxophone. Il défie les frontières stylistiques, et le résultat sonore de cette approche, comme le décrit Ann Powers, critique du Los Angeles Times, « s’étend très loin alors qu’il recherche les endroits où le bruit et la beauté se rencontrent ».

Krieger a étudié le saxophone classique, la composition, la musique électronique et la musicologie à la Manhattan School of Music (New York), à l’ Universität der Künste (Berlin) et à la Freie Universität (Berlin). Il a ensuite poursuivi des études et des recherches indépendantes sur le didjeridu et la musique et la culture aborigène australienne. Dans ses premières années, il a étudié en profondeur la musique contemporaine de l’avant-garde européenne d’après-guerre et a remporté des prix et des résidences connexes. Plus tard, il a commencé à se distinguer de la scène établie de la nouvelle musique qu’il a qualifiée dans une interview de 2007 de « dans une phase de maniérisme et de crise ». Musique américaine Depuis la fin des années 1980, il s’intéresse de plus en plus à la musique américaine et à ses différentes approches (musique de hasard, musique de processus, intonation juste, multi-stylistique, minimalisme, drone). En 1991, il s’installe à New York. Dans la série « Cage of Saxophones », Krieger a enregistré l’intégralité des œuvres pour saxophone et tout instrument de John Cage pour Mode Records. John Cage a autorisé l’arrangement par Krieger de Ryoanji et Two pour saxophone. Une collaboration à long terme le lie avec le pionnier des drones Phill Niblock, qui a écrit plusieurs pièces pour lui. Il joue sur des versions de Niblock comme YPGTPN ou Touch Food.[11] Krieger a travaillé intensivement sur la musique minimaliste, qu’il a explorée sur ses deux albums « Walls of Sound ». Le premier se concentre sur la musique de drone (Cage, Tenney, Niblock), tandis que le second se concentre sur la musique de motifs (Reich, Glass, Riley). Un sujet que l’on retrouve tout au long de son œuvre est ce qu’il appelle la musique statique, qui explore les microcosmes du son au-delà du geste sémantique, narratif ou dramatique. Il se compose d’éléments tels que des tons longs et des bourdonnements, des répétitions et des couches de hauteurs soutenues. Le résultat est une sculpture auditive, une expérience physique intense avec tout le corps, une approche physique et physique du phénomène des Sons continus et tridimensionnels. Les mêmes éléments se retrouvent dans la musique noise et métal, styles que Krieger inclut dans ses nouveaux projets expérimentaux. Musique électronique / Bruit et musique silencieuse.

Au début des années 1990, il a commencé à travailler sur une approche plus électronique. Il a commencé à développer une amplification originale pour le saxophone et diverses configurations de traitement du signal électronique en direct. Dans le domaine expérimental électronique, il a collaboré avec des artistes rock, noise et ambient comme Karkowski, Merzbow, Koener, Toeplitz. Il a également travaillé avec l’ensemble berlinois « zeitkratzer » pour lequel il a transcrit Metal Machine Music de Lou Reed. Le LP original se compose d’une heure de bruit de feedback de guitare. Bien que considéré comme impossible, Krieger a composé la pièce pour instruments acoustiques amplifiés, créant une œuvre orchestrale qui avait un nouveau son : des instruments de musique de chambre classiques qui sonnaient comme de la musique électronique. Cet arrangement n’a depuis lors été interprété que par le Great Learning Orchestra de Stockholm. À peu près à la même époque, il commence à travailler avec les compositeurs de « musique silencieuse », notamment du groupe Wandelweiser, tels que Malfatti, Beuger et Pisaro. Les projets récents Le motif de base des tonalités longues et des drones, qu’il a travaillé sur ses murs de sorties sonores, fait encore l’objet d’exploration dans ses formations récentes, plus expérimentales et improvisatrices. Plus récemment, il a intensifié son approche du saxophone électronique acoustique dans divers projets de groupes expérimentaux. Text of Light est une formation fondée en 2001 avec Lee Ranaldo et Alan Licht, qui se produisent avec des films du cinéaste expérimental Stan Brakhage (1933-2003). Metal Machine Trio a débuté en 2008 avec Lou Reed et Sarth Calhoun en tant que projet de rock libre expérimental. En septembre 2007, il s’installe en Californie, où il est professeur de composition et de pratique sonore expérimentale au California Institute of the Arts. En 2017, Krieger a composé « Finnegans Longstone », un passage adapté de Finnegans Wake de James Joyce pour le projet Waywords and Meansigns. En avril 2021, Krieger a présenté (avec Wiktor Kociuban) la composition « Bergmal », les extraits de ce projet multidisciplinaire ont été présentés et diffusés sous la direction de Kociuban et avec Delirium Ensemble. Krieger a fourni une clarinette contrebasse, des saxophones et a dirigé des arrangements de cordes pour le groupe de rock expérimental Sprain sur leur album de 2023 The Lamb as Effigy.