Il canto dei suicidi
Biographie
Vincent Ciciliato est artiste dans le champ des arts technologiques. L’ensemble de son travail porte sur l’élaboration d’espaces fictionnels et allégoriques procédant à la mise en tension entre composantes scéniques et corporéités. La simplicité des gestes, des actions et des lieux convoqués dans ses créations, ainsi que l’utilisation quasi systématique du plan fixe – qui rapprochent les images produites de la permanence picturale ou photographique – sont autant de prétextes pour interroger la nature et l’instabilité du corps contemporain et de sa figuration par l’exploration de certains de ses leitmotivs plastiques : bouclages gestuels, fragmentation, hybridations, micro-temporalités. Ses productions investissent diverses formes de la création numérique telles l’installation, l’interactivité, la simulation d’espaces en réalité virtuelle, l’intelligence artificielle, la création sonore, tout en s’ouvrant actuellement à des domaines plus traditionnels comme le dessin et la pratique de la miniature. Cela par l’exploration récente de divers contenus issus du folklore de l’Italie méridionale, dont il est originaire – cires religieuses, ex-voto et images votives, décors et scènes miniatures – en en explorant à la fois les ressorts plastiques et conceptuels. Parallèlement à ses activités de création il est également enseignant-chercheur à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et membre du laboratoire ECLLA. Entre 2010 et 2012, il est étudiant au Fresnoy – Studio national des arts contemporains de Tourcoing.
Le projet
Le Chant XIII de la Divine comédie est ici librement réinterprété. Le récit original nous informe que les âmes des suicidés se retrouvent plongées en Enfer réincarnés en arbres aux branches sinueuses. Condamnés à cette fixité éternelle, ces entités mi-végétales mi-humaines subissent l’appétit des harpies qui les supplicient en dévorant leurs branchages. Le sang qui en jaillit est le symptôme de leur amputation. Les âmes des suppliciés retourneront sur Terre lors du Jugement dernier, mais seront condamnées à errer sans le corps qu’elles avaient rejeté lors de leur ancienne vie terrestre.
Le chant des suicidés s’appuie sur divers motifs présents dans le récit de Dante : le cycle perpétuel du châtiment ; la réincarnation en végétal ; l’amputation par dévoration ; la domination des harpies ; la séparation des âmes de leur corps lors du retour sur Terre le Jour du Jugement dernier. Á ceux-là s’ajoutent deux motifs supplémentaires :
1 – l’acte même du suicide
2 – la période qui précède l’acte.
Ces motifs sont re-contextualisés dans un environnement unitaire au sein duquel le spectateur peut circuler librement (sur le sol et dans les airs).
L'équipe
un projet de Vincent Ciciliato, Hamid Armani
Conception visuelle 3D Vincent Bartissol
composition sonore et musicale Christophe Havel
Conception Sonore 3D Oudom Southammavong
les voix de Hélène Ardouin (soprano), Clara Pertuy (mezzo-soprano), Karen Koulakian (ténor), Clément Godart (baryton)
production Art Zoyd Studios – Centre de Création Musicale Valenciennes, Laboratoire CIEREC EA 3068