Dominik Barbier / Kasper T. Toeplitz

Beatrix (VR)

Biographies

Dominik Barbier

Dominik Barbier est artiste et créateur de nombreux films et installations video primés et diffusés dans le monde, de spectacles multimédia et de videos monumentales, spectaculaires.
Il a collaboré avec d’autres artistes dans le théâtre (Heiner Müller, Hubert Colas, Christine Angot etc.), la musique (Kasper T.Toeplitz, Art Zoyd, Tristan Murail, Laurent Perrier, Bernard Szajner etc.), la chorégraphie (Giovanna Velardi, Jean-Marc Matos, Myriam Gourfink etc.) et les arts plastiques (Christian Jaccard, Judith Bartolani etc.).
Depuis 2011, il a conçu et scénographié avec Anne Van den Steen plus de 40 expositions immersives et dispositifs d’enchantement pour les musées et les manifestations culturelles.
Sa dernière oeuvre est Le mur des âmes, un mur video des 3400 noms des déportés de Marseille, dispositif permanent du Mémorial des Déportations de Marseille.

Il enseigne « l’antimapping » aux Beaux-Arts de Marseille.
Il est le fondateur et directeur artistique de FEARLESS, studio de création image / espace dédié à la réalisation de projets artistiques et scénographiques hors normes dans une ligne éditoriale constante : splendeur et poésie, dans le désir d’un autre état du monde.

Kasper T. Toeplitz
Compositeur & musicien (basse électrique, électronique live) oeuvrant par-delà les distinctions trop communément admises entre musique contemporaine (la « grande ») et musique dite non académique – en l’espèce la musique électronique, ou noise music. Travaille donc autant avec les grandes institutions d’État (GMEM, GRM, IRCAM, Radio France) qu’avec des musiciens expérimentaux ou inclassables comme Éliane Radigue, Zbigniew Karkowski, Dror Feiler, Tetsuo Furudate ou Phill Niblock.

A d’abord beaucoup écrit pour les instruments traditionnels (1er prix de composition d’orchestre au festival de Besançon ; 1er prix au concours « Opéra Autrement/Acanthes »), puis pour son orchestre de guitares électriques Sleaze Art, avant d’intégrer pleinement l’ordinateur à son travail, autant en termes de pensée compositionnelle qu’en tant qu’instrument « live » à part entière. Ce parcours trouve en 2004 une résolution dans le développement du concept de BassComputer : une basse électrique hybridée avec l’ordinateur, ou vice versa.

Le son produit n’est évidemment plus un son de basse, mais ce n’est pas davantage un son purement électronique. Ce concept d’hybridation est ensuite élargi à d’autres instruments : percussions (tam-tam, gong, grosse caisse symphonique), violoncelle, saxophone, voire vielle à roue ou encore orgue d’église.

Il développe des pièces basées sur des structures de matières sonores à évolutions lentes, habitées d’un scintillement interne, foncièrement organiques et sensuelles, subtiles et puissantes, requérant de l’auditeur bien davantage qu’une oreille : une musique à vivre.
Kasper T. Toeplitz est compositeur associé à Art Zoyd Studios depuis juillet 2019 et a collaboré régulièrement avec Art Zoyd sur de nombreux projets depuis les années 2000 : Metropolis, Biel, Expériences de vol, Armageddon, La nuit du Jabberwock, Phase V.

Le projet

Dans la forêt obscure, s’enfoncer dans la terre.
Traverser la terre et descendre aux Enfers.
Descendre les niveaux des Enfers, dans la splendeur et l’horreur.
Traverser la déchéance et l’abjection, traverser la douleur et la honte, traverser la boue et la glace.
Au fond est le trou noir et l’espoir peut-être d’atteindre les étoiles.


La descente en spirale des niveaux des Enfers, dans la splendeur et l’horreur – comme une métaphore de la vie. Ce que l’on touche (du doigt ou du regard) deviendra poussière : splendides nuées de particules, nuages de sauterelles carnivores voraces, ciels de cendres et flammèches, pluie de lettres, pollens dorés asphyxiants, cyclones de lucioles aveuglantes, météorites, poussières d’étoiles.

La musique, ou le son, est un grouillement de textures, souffles, micro-éboulis, simples brillances, une superposition en multiples couches autonomes, bien plus qu’un quelconque travail contrapuntique. Les différentes matières peuvent soit suivre le voyageur, comme perchés sur son épaule, ombres mouvantes mais toujours présentes, ou alors se nicher dans des recoins des paysages traversés et observer de là, dans l’immobilité complète, le passage des autres, qui peut créer des résonances en fonction de la rapidité de ces passages, des formes et directions qu’ils peuvent prendre. Cette immobilité n’est toutefois jamais inerte, puisque toujours soumise à des processus de vieillissement, de dégradation progressive : soumise au passage du temps.
Dans une création plastique mêlant iconographie et archives du réel à la création 3D, dans une création sonore du souffle et des résonances, un voyage vertical dans le vertige de la fin du monde

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