Brice Catherin

Zones de profondeurs

zdp1200

Biographie

Qui êtes vous ? (Âge ? Vous habitez où ? Vous faites quoi ?)

Je suis né en 1981, j’improvise/compose comme un vieux et m’habille comme un ado. J’habite à Huddersfield, connu pour avoir abrité de 2004 à 2011 un trafic de prostitution de quinze mineures (la plus jeune avait 11 ans), ainsi que pour Felix the station cat, la seule employée féline de tout le réseau ferré anglais. Je fais n’importe quoi tant que ça m’amuse.Quel est votre parcours ? Votre pensée musicale ?

J’ai eu une l̵o̵b̵o̵t̵o̵m̵i̵s̵a̵t̵i̵o̵n̵ éducation musicale super classique : un master de violoncelle et un autre en composition. Des messieurs très bien renseignés m’ont appris ce qui était bien et ce qui était mal. Malheureusement, des improvisateur.e.s se sont mis en travers de mon chemin un soir sur un petit sentier mal éclairé. Iells ont crié (dans leur saxophone et leur flûte Paetzold contrebasse) « la liberté ou la vie » et m’ont jeté des sons bizarres et imprévisibles au visage, et y’en a même une qui m’a tapé avec du John Cage. Depuis je ne fais que des choses pas écrites, ou alors ouvertes, ou alors

intermedia, ou alors je dessine, au lieu de faire que de la vraie musique écrite pour de vrai. (Je ressors une partition de temps en temps juste quand j’ai trop la flemme de trouver un truc moi-même, ou alors pour jouer du Ustvloskaya.) Mes partitions récentes se présentent plutôt comme des terrains de jeu, dans lesquels les musicien.ne.s sont invité.e.s à évoluer librement, plutôt que portées pleines de notes dans lesquelles je peux regarder les interprètes courir comme des hamsters dans leur roue. La pièce prévue pour Art Zoyd n’échappera pas à cette règle.

Comment connaissez vous Art Zoyd Studios ? Qu’est-ce qui vous amène ici ?

Je pense que j’ai dû en entendre parler il y a longtemps avant Jésus-Christ, quand j’étais étudiant. Il s’avère (attention, moment lèche-botte) que je connais aussi Kasper T Toeplitz depuis six ou sept ans parce que j’avais été attiré par ses partitions qui ne sont pas écrites pour des hamsters. Il m’a expliqué le projet et m’a proposé de participer et j’ai dit sobrement « avec joie », sans sourire car je déteste trahir mes émotions. (En plus c’était par mail.

Quels sont les compositeurs/musiciens qui vous ont le plus influencé ?
Des artistes qui sont libres et radicaux à la fois, qui inventent et se gaussent des règles transmises par les messieurs qui savent : Gaston Lagaffe, Jean-Luc Godard et bien sûr Galina Ustvolskaya.

Quel est le dernier concert/spectacle qui vous a le plus marqué ? et où ?

Parfois on va à des spectacles ou des concerts et on se dit « c’est ça qu’il faut faire ». Il y a trois ans et demi, j’ai vu par hasard trois spectacles de danse pendant lesquels je me suis dit « c’est ça qu’il faut faire », et surtout « c’est comme ça qu’il faut faire ». Je crois en effet que la méthode de travail, quand on bosse à plusieurs, est aussi importante que le résultat, tout simplement parce que cette méthode définit grandement ledit résultat, et que comme le dit le vieux proverbe que je viens d’inventer « sans éthique point d’esthétique ». (D’ailleurs tous les gens avec qui je travaille depuis quelques années sont des artistes dont j’apprécie le travail et la façon de travailler.) Je parle longuement de ces méthodes de travail et de création ailleurs, je ne vais donc pas trop en dire ici. Les trois spectacles étaient (dans l’ordre de leur découverte) :

In/Utile : Incorporer (Foofwa d’Imobilité et Jonathan O’Hear)

Nu (Émilia Giudicelli et Ioannis Mandafounis)

Sing the positions (Manon Parent et Ioannis Mandafounis)

Le projet

Une forme musicale qui est autant concert qu’installation : dans un lieu «autre» où l’habituelle séparation public-artistes est abolie, les deux étant de plain-pied, proches. > La musique jouée en direct par un petit groupe d’instruments électrifiés et spatialisés est superposée à une dense trame éléctronique, également générée (jouée) en temps réel. > Le lieu est plongé dans une pénombre dans laquelle scintillent des bribes d’images électroniques ou des éclats de lumières, également joués dans le moment du spectacle, comme des instruments à part entière, bien que muets. > Un moment de flottement des sens, presque de stase, librement inspiré par l’idée des «zones mésosphotiques» sous-marines.

© Comm'De Bien Entendu | Art Zoyd Studios | All rights reserved.